Neila Zoghlami: Face au silence de l'Etat, les femmes se font tuer...
La présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, Neila Zoghlami, était l’invitée de Midi Show, ce lundi 17 avril, pour parler de la situation des droits et des libertés de la femme et des attentes de l’ATFD quant au nouveau Parlement.
Zoghlami a déclaré que depuis le mois de janvier, neuf femmes ont été tuées par leurs maris, face au silence des autorités.
Elle a, par ailleurs, appelé le pouvoir à prendre les mesures adéquates, afin de prévenir ces crimes et de protéger les femmes.
"La crise financière a aggravé davantage le taux de violence perpétrée contre les femmes", a-t-elle précisé.
Zoghlami a, également, rappelé que son association avait boycotté les travaux du ministère de la Femme qu'elle considère inefficient sur le dossier des femmes victimes de violence.
Dans ce contexte, Zoghlami a affirmé que le rapport du médecin légiste relatif à l'assassinat de Refka Cherni n'est pas encore prêt, après plus qu'un an de sa mort, soulignant que "cela n'est pas normal ni acceptable".
Et d'ajouter : "L'Etat ne protège pas les femmes battues et n'applique pas les dispositions de la loi 58 qui porte violence contre les femmes".
Zoghlami a, dans cette optique, demandé à ce qu'on trouve solution inclusive pouvant mettre un terme au calvaire des femmes battues.
L'invitée de Midi Show a, ainsi, considéré qu'il faut allouer un budget pour pouvoir mettre en place une stratégie de lutte contre la violence contre les femmes.
"Cela n'est pas du seul ressort du ministère de la Femme. En effet, plusieurs départements sont concernés, à l'instar de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires sociales", a-t-elle noté, précisant que ces ministères doivent coopérer avec la Société civile.
La présidente de l'AFTD a, sur un autre plan, regretté que la cheffe du gouvernement ne défende pas la cause de la femme, selon ses dires.
"Dommage qu'une femme soit à la tête du gouvernement, sans qu'elle soit féministe", a-t-elle relevé.